Le Lez, un fleuve qui a des droits !

Reconnaître la personnalité juridique et les intérêts propres de Lez. Non pas du Lez, mais bien « de Lez » pour signifier la prise en compte de son droit de vivre et lui marquer, symboliquement, du respect et une existence mythique. Ce défi, à la fois philosophique, original mais très pragmatique, c’est celui que s’est lancé un groupe de 29 habitants du bassin versant en 2023.
29… comme le nombre de kilomètres de ce fleuve côtier héraultais qui jaillit d’une exsurgence karstique à Saint-Clément-de-Rivière, traverse Montferrier-sur-Lez et Montpellier, avant de déboucher dans la Méditerranée à Palavas-les-Flots. Réunis en Comité citoyen de négociation avec le Lez sous la bannière « Rassemblez-Lez », ces défenseurs du cours d’eau ont suivi un parcours d’apprentissage du fleuve ; à la fois immersif, technique, scientifique, politique mais surtout sensible et relationnel.
Aujourd’hui, ils prennent la parole et, sous la plume du philosophe et urbaniste Pascal Ferren, livrent un cahier de recommandations citoyennes destiné à sensibiliser les habitants et les décideurs de la métropole de Montpellier. Leur objectif : « Faire reconnaître le fleuve comme un être vivant et sujet de droit ; construire une gouvernance plus partagée de nos biens communs tel que l’eau » alors que les bouleversements climatiques et écologiques que nous traversons ne sont qu’une traduction de la déconnexion profonde entre les humains et les entités naturelles dont ils dépendent.
L’idée n’est pas nouvelle : en Nouvelle-Zélande, en Colombie, ou plus près de nous, en France, autour de la Loire et de la Garonne, des voix s’élèvent pour défendre les fleuves. Dans l’Hérault, c’est une première. « Nous avons visité le Lez, senti et ressenti le fleuve, ses couleurs, ses formes, ses odeurs, cette texture, ses souffrances, ses joies, ses espoirs, de la station de pompage, de la source jusqu’à la mer », expliquent les signataires de Rassemblez-Lez qui fourmillent d’idées pour à la fois préserver le fleuve sans pour autant le sanctuariser. Car il est vivant, et l’enjeu relève de la restauration des relations entre le Lez et ses composantes humaines.
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous le dimanche 6 juillet à 15 h, dans le cadre du Festival Agropol’eat à Lavalette-Agropolis. Le Comité citoyen de négociation avec le Lez dévoilera officiellement la Déclaration des droits du fleuve Lez.